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L’attestation de foi en islam (ach-chahâdah) : simplicité et profondeur

L’attestation de foi en islam (ach-chahâdah) : simplicité et profondeur

Calligraphie de la chahadah

Évoquons l’attestation de foi, premier pilier de l’islam [ach-chahādah : ٱلشَّهَادَة]. Tout musulman doit formuler le témoignage suivant pour se ranger parmi les musulmans :

À chaque prière, le musulman réaffirme ce témoignage.

La dernière partie du témoignage (« Mouammad est le messager d’Allāh ») est bornée dans le temps : ainsi, les êtres humains ayant vécu avant Mouḥammad ﷺ n’ont pas eu à la formuler, car celui-ci n’était pas encore né.

En revanche, la première partie du témoignage n’est pas bornée dans le temps. Cette vérité générale (« Nulle divinité sauf Allāh ») s’impose à tout soumis à Dieu (Allāh), et c’est le témoignage le plus important qui puisse exister. En effet, si quelqu’un reconnaît une divinité hors d’Allāh, par exemple s’il adore une idole, cela l’exclut de la religion musulmane. En outre, cela constitue le péché le plus grave en islam, qui est impardonnable si l’on ne s’en repent pas avant la mort.

Par ailleurs, cette affirmation de l’unicité divine se retrouve à de multiples endroits dans le Coran. Ainsi, la formule « lā ilāha il-lal-lah » et ses variantes se rencontrent souvent lorsqu’on lit le texte.

Attardons-nous sur cette attestation : « Nulle divinité sauf Allāh ». En arabe, on lit donc : لْاَ إِلَـهَ إِلْاَّ ٱلله [lā ilāha il-lal-lah].

De façon intéressante, cette phrase n’est composée que de trois lettres (parmi les 28 existantes dans l’alphabet arabe). Ces trois lettres sont : lam [ل], alif [ا], et ha [ه].

Dans la phrase évoquée, ces lettres adoptent des formes différentes car en arabe, chaque lettre adopte une forme différente selon sa position dans le mot (position initiale, médiane ou finale).

Ainsi, la formule لْاَ إِلَـهَ إِلْاَّ ٱلله [lā ilāha il-lal-lāh] a un sens lourd et ne nécessite pourtant qu’un nombre très limité de lettres pour être construite.

De plus, elle est facile à prononcer. En effet, il suffit de bouger légèrement les lèvres pour la formuler, comme si cela avait été rendu facile.[1] La phrase, transcrite dans une autre langue (en français par exemple), est plus difficile à réciter.

Enfin, cette phrase arabe a des sonorités intéressantes : on observe à la fois une assonnance (répétition de la voyelle « a ») et une allitération (répétition de la consonne « l »). De plus, la syllabe « la », présente 4 fois dans cette formule, est mélodieuse. Elle est d’ailleurs souvent utilisée dans les chants ou chansons.

*

Le caractère épuré, harmonieux et facilement prononçable de la phrase لْاَ إِلَـهَ إِلْاَّ ٱلله [lā ilāha il-lal-lāh] doit être médité.

Cet exemple symbolique nous donne un aperçu du langage utilisé dans le Coran, qui s’avère d’une grande finesse.


[1] Soulignons que d’après une parole prophétique, transmise par le compagnon Moaz (qu’Allāh l’agrée), le fait de réciter l’attestation de foi avant de mourir est un signe de bonne fin (rapporté d’après Al-Ḥakim. Hadith complet : « Celui dont les dernières paroles avant de mourir seront : « Nulle divinité n’est digne d’adoration si ce n’est Allāh – lā ilāha il-lal-lāh », entrera au Paradis. »). La phrase paraît facile à prononcer par une personne faible voire mourante.

2 réponses

  1. fateh dit :

    Super comme affiche

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