contact@la-recherche-du-savoir.fr

Contracter une infection respiratoire dans la petite enfance est associé à un risque plus élevé de mourir d’une maladie respiratoire à l’âge adulte (étude britannique de 2023)

Contracter une infection respiratoire dans la petite enfance est associé à un risque plus élevé de mourir d’une maladie respiratoire à l’âge adulte (étude britannique de 2023)

Les infections des voies respiratoires inférieures de la petite enfance (IVRI comme la bronchiolite, la pneumonie) influencent le développement des poumons et la santé pulmonaire tout au long de la vie, mais leur lien avec la mortalité prématurée à l’âge adulte due à une maladie respiratoire n’était pas bien établi jusque-là.

Des chercheurs britanniques ont tenté d’estimer l’association entre les infections des voies respiratoires inférieures de la petite enfance et la mortalité prématurée à l’âge adulte due à des maladies respiratoires.


Méthodes utilisées

Les scientifiques ont évalué l’association entre les infections respiratoires aiguës durant la petite enfance (âge <2 ans) et les décès dus à des maladies respiratoires entre 26 et 73 ans. 3589 participants ont été étudiés sur 73 ans. La cause et la date du décès ont été obtenues à partir du registre central du National Health Service (NHS, équivalent à l’Assurance Maladie en France).

Résultats

Parmi les 3589 participants, 913 (25 %) avaient souffert d’une IVRI pendant la petite enfance.

Ces enfants avaient un risque 93 % plus élevé de mourir d’une maladie respiratoire à l’âge de 73 ans que ceux qui n’avaient pas souffert d’une IVRI pendant la petite enfance.

En effet, voici le risque de mort prématurée pour cause de maladie respiratoire :

  • 2,1 % si on a contracté une infection des voies respiratoires inférieures durant la petite enfance
  • 1,1 % si on n’a pas contracté d’infection des voies respiratoires inférieures durant la petite enfance

Ce résultat a été obtenu après ajustement pour la situation socio-économique pendant l’enfance, le surpeuplement du logement pendant l’enfance, le poids à la naissance, le sexe et le tabagisme à l’âge adulte.

L’étude estime que 179 188 décès en excès, entre 1972 et 2019, en Angleterre et au Pays de Galles, sont à imputer aux infections respiratoires de la petite enfance.

Interprétation de l’étude

L’infection des voies respiratoires durant la petite enfance était associée à un risque presque deux fois plus élevé de décès prématuré à l’âge adulte dû à une maladie respiratoire, et représentait un cinquième de ces décès.

Cela doit nous faire réfléchir à la prévention, qu’elle soit environnementale ou comportementale.

Il ne semble visiblement pas bon de (laisser) contaminer de jeunes enfants : d’après l’étude, il semble faux de penser que « ça leur fait l’immunité », au contraire, cela paraît les fragiliser à terme.

Merci au docteur Frank Clarot, co-fondateur du collectif « Du côté de la science », pour m’avoir fait découvrir cette étude.


Lien vers l’étude (en anglais) : Early childhood lower respiratory tract infection and premature adult death from respiratory disease in Great Britain: a national birth cohort study

Pour retourner à la liste des articles de notre site consacrés à la santé, cliquez ici

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *